Ce métier, je l’ai découvert presque par hasard
Franchement, je ne pensais pas devenir audioprothésiste. Ce n’est pas un métier qu’on nous présente souvent au collège, encore moins au lycée. Et pourtant, il m’a suffi d’une journée d’observation dans un centre auditif pour comprendre que ce métier avait tout pour me plaire : de la technique, du lien humain, et une vraie utilité.
Si vous êtes ici, j’imagine que vous vous posez des questions. Peut-être que vous envisagez cette voie, mais vous ne savez pas par où commencer. Je vais tout vous expliquer, simplement, en vous partageant ce que j’ai appris, et ce que j’aurais aimé savoir plus tôt.
Ce que fait un audioprothésiste, concrètement
Je vais être honnête : ce n’est pas un métier qu’on choisit pour briller sous les projecteurs. Mais c’est un métier d’une importance capitale. L’audioprothésiste est celui qui va redonner l’ouïe — ou en tout cas, améliorer considérablement la vie des personnes malentendantes.
On fait passer des tests auditifs, on adapte des appareils sur-mesure, on les règle, on les contrôle dans le temps. Et surtout, on accompagne des gens souvent un peu perdus face à leur perte auditive. Il y a une part d’écoute, de psychologie, presque d’éducation. Je dirais que c’est un métier hybride : mi-technique, mi-humain.
Si vous aimez à la fois manipuler du matériel de pointe et rassurer une personne âgée un peu anxieuse, vous êtes au bon endroit.
Les études, ce n’est pas la mer à boire… mais presque
Soyons clairs : on ne devient pas audioprothésiste en trois clics sur Internet. Il faut obtenir un Diplôme d’État, qui s’obtient après trois années d’études dans une école spécialisée. Le cursus est dense, mais passionnant. On y apprend :
- L’audiologie (logique)
- L’anatomie de l’oreille (parfois en latin, oui oui)
- L’acoustique, la physique, l’électronique
- La psychologie du patient
- Et beaucoup de pratique en centre auditif
[featured_image size="large" class="custom-class"] Personnellement, j’ai trouvé les cours stimulants, même s’il faut aimer les matières scientifiques. Mais si vous êtes motivé, même sans être un génie en physique, ça se fait. Tout est question de régularité.
Comment entrer dans une école d’audioprothèse
Alors là, accrochez-vous : c’est sélectif. L’entrée se fait via Parcoursup, et chaque année, les places sont chères. Il y a très peu d’écoles en France (moins de 10 !), et la demande est forte.
Pour mettre toutes les chances de votre côté, il vaut mieux avoir un bac scientifique ou technologique, de préférence avec de bons résultats en maths, physique et SVT. Certains passent aussi par des prépas santé ou des années de remise à niveau. Je connais même quelqu’un qui est passé par une école d’ingénieur, puis s’est réorienté. Comme quoi, tout est possible.
Les villes où se trouvent les formations les plus connues :
- Bordeaux
- Lyon
- Montpellier
- Nancy
- Fougères (moins connue, mais très sérieuse)
- Paris (plusieurs options selon les facs)
Prenez le temps de bien comparer les programmes, les taux de réussite, les partenariats avec des centres auditifs… Tout ça compte.
Ce qui vous attend une fois diplômé
Quand on obtient le diplôme, ce n’est pas la fin. C’est le début. Mais la bonne nouvelle, c’est que le marché de l’emploi est excellent. Il y a une vraie demande, surtout avec le vieillissement de la population et les progrès technologiques qui rendent les appareils de plus en plus accessibles.
Vous pouvez travailler :
- En centre auditif (c’est le plus fréquent)
- En hôpital ou clinique ORL
- À votre compte (mais il faut de l’expérience et un bon réseau)
- Dans la recherche ou l’industrie audiologique
Les salaires sont corrects, surtout après quelques années. Disons que pour un métier du paramédical, c’est plutôt bien placé. Et le quotidien est rarement ennuyeux. Chaque patient est différent, chaque oreille a son histoire.
Peut-on se reconvertir en audioprothésiste ?
Oui, mais il faut du courage. J’ai croisé des personnes en reconversion, parfois venues du milieu de l’audiovisuel, de la biologie, ou même de la vente. La clé, c’est d’être prêt à retourner sur les bancs de l’école pendant trois ans, à temps plein.
Il n’existe pas (encore) de formation à distance complète pour ce diplôme, car la pratique est trop essentielle. En revanche, certaines aides existent : financement par le CPF, Pôle emploi, ou transitions pro. Et les écoles sont de plus en plus ouvertes à ces profils atypiques, motivés et matures.
Avant de vous lancer, quelques conseils
Si je peux vous donner un conseil, ce serait celui-ci : allez voir un audioprothésiste en vrai. Passez une journée avec lui, posez-lui des questions. Vous verrez si le métier vous attire vraiment.
Et si vous êtes lycéen·ne, travaillez vos sciences, mais aussi votre capacité à communiquer. Ce métier, c’est une alliance subtile entre le savoir-faire et le savoir-être.
Prenez aussi le temps de bien choisir votre école, de réfléchir à votre projet à long terme, et surtout, ne laissez personne vous décourager. C’est un métier peu connu, mais précieux. Et il peut vous offrir une vie pro stable, utile et profondément humaine.