J’ai longtemps cru que mon amour des animaux resterait un hobby
Je vous le dis franchement : j’ai mis du temps avant d’oser imaginer un métier qui allierait ma passion des animaux et mon envie d’aider les autres. Pour moi, c’était deux mondes séparés. D’un côté les métiers sociaux, de l’autre, les animaux. Jusqu’au jour où je suis tombé sur une intervention en médiation animale dans un EHPAD. C’était doux, simple, puissant. À ce moment-là, j’ai su que je voulais me former, et que je n’étais sûrement pas la seule à me poser des questions.
Si vous êtes ici, vous vous demandez peut-être ce qu’est vraiment ce métier, quelles formations existent, si c’est reconnu, accessible, utile. Je vais vous partager ce que j’ai appris, en espérant vous éclairer.
Travailler avec les animaux, pour aider les humains : un rôle à part
La médiation animale, ce n’est pas juste “faire des câlins à des chiens”. C’est bien plus profond. C’est une manière d’utiliser la présence sensible d’un animal pour créer du lien, éveiller, apaiser, stimuler. C’est un outil, jamais une distraction.
J’ai vu des enfants mutiques parler pour la première fois à un lapin. Des résidents en fauteuils sourire rien qu’en caressant un chien. Des ados en rupture s’ouvrir grâce à un cheval. C’est ça, le cœur du métier : mettre l’animal au service d’un mieux-être humain. Et ça demande du cadre, de la rigueur, et une vraie formation.
Il n’existe pas (encore) de diplôme d’État, mais des formations sérieuses
C’est souvent la première chose qu’on cherche : “Y a-t-il un diplôme officiel ?” La réponse est non. Le métier de médiateur animalier n’est pas encore réglementé par un diplôme d’État, comme peut l’être éducateur spécialisé ou infirmier.
[featured_image size="large" class="custom-class"] Mais heureusement, plusieurs centres de formation reconnus proposent des parcours très solides. On parle souvent de “praticien en médiation animale”, “intervenant en médiation animale” ou encore “zoothérapeute” (terme plus utilisé au Canada).
Les formations ne sont pas toutes égales, alors mieux vaut bien choisir.
J’ai exploré différentes formations avant de trouver la bonne
Certaines sont très courtes, d’autres s’étalent sur un an, parfois plus. Certaines sont en présentiel, d’autres à distance avec des regroupements. Le choix dépend de votre profil, de vos objectifs, et de vos contraintes.
Formations certifiantes, en plusieurs modules
Elles durent souvent 6 à 12 mois, avec des modules répartis sur plusieurs week-ends ou semaines. Vous y étudiez :
- L’éthologie (le comportement animal)
- Les bases du médico-social
- La construction d’un projet d’intervention
- La place de l’animal dans la relation thérapeutique
- Le cadre légal, l’éthique, et la sécurité
Formations plus courtes (initiation ou complément)
Elles s’adressent souvent à des professionnels déjà en activité (éducateurs, psychologues, animateurs…) qui veulent intégrer l’animal dans leurs pratiques. On y aborde les bases, mais sans aller aussi loin dans la pratique.
Dans tous les cas, le stage ou l’expérimentation terrain est essentiel. Sans pratique, on reste dans la théorie, et ce n’est pas suffisant pour un métier aussi concret.
Voici quelques organismes que j’ai repérés (et testés)
Je ne vais pas faire une liste exhaustive, mais voici ceux qui reviennent souvent et qui, à mon sens, tiennent la route :
- Institut Français de Zoothérapie (IFZ) : très orienté santé et thérapie
- Savoir Animal : bien structuré, avec une forte éthique animale
- Animédiance : plus axé accompagnement humain, accessible pour reconversion
- CFPPA / MFR : quelques centres agricoles proposent des options liées aux animaux et à la médiation
Il existe aussi des formations plus spécialisées en équithérapie ou médiation canine, si vous avez déjà une affinité forte avec une espèce.
Est-ce fait pour vous ? Je vous partage mon ressenti
Ce métier s’adresse à celles et ceux qui aiment autant les animaux que les humains. Il ne suffit pas d’adorer les chiens ou d’avoir grandi à la ferme. Il faut aussi :
- Avoir de l’empathie
- Savoir poser un cadre
- Être à l’aise avec des publics fragiles
- Et surtout, respecter l’animal comme un partenaire, pas un outil
C’est un métier discret, souvent exercé en complément d’un autre (éducateur, infirmier, animateur…), ou en indépendant, en créant sa propre structure.
On peut se lancer sans diplôme social, mais pas sans réflexion
J’ai vu des profils très différents réussir dans ce domaine. Des ASH, des enseignants, des personnes en reconversion, des passionnés d’éthologie… Ce qui compte, c’est la cohérence de votre projet.
Mais attention, il ne suffit pas d’avoir un chien sympa. Il faut :
- Des animaux formés ou éduqués à la médiation
- Un cadre juridique clair (assurance, statut, convention)
- Une posture professionnelle
- Et souvent, une bonne dose de patience et de diplomatie
Et une fois formé·e, que faire ?
La majorité des médiateurs animaliers sont auto-entrepreneurs. Ils interviennent dans :
- Des EHPAD
- Des IME ou ITEP
- Des écoles
- Des hôpitaux ou cliniques
- Des prisons
- Ou chez des particuliers
Certains créent leur propre ferme pédagogique ou lieu d’accueil thérapeutique. D’autres montent des partenariats avec des institutions. Ce n’est pas un métier “clé en main”, mais c’est un métier de passion, de projet, et d’humain.
Si vous vous sentez appelé·e par cette voie, ne laissez pas le flou autour du métier vous freiner. Oui, il faut vous former. Oui, il faut du temps. Mais c’est possible, et c’est profondément transformateur.
Et si vous avez besoin de poser vos questions, je suis là. Je réponds toujours avec plaisir.