J’ai voulu me rendre utile, mais autrement
À un moment de ma vie, j’ai ressenti le besoin de changer de voie. Je voulais un métier concret, profondément humain, mais sans forcément retourner à l’école pendant des années. C’est en discutant avec un ami que j’ai découvert le rôle de conseiller funéraire. Honnêtement, je ne savais pas trop ce que cela impliquait au début. J’imaginais un travail austère, figé, presque froid. J’avais tout faux.
Aujourd’hui, je peux vous dire que c’est un métier d’écoute, de présence, de discrétion, mais aussi de rigueur et d’organisation. Et si vous vous posez la question de suivre une formation dans ce domaine, je vais vous partager ce que j’ai appris, avec sincérité.
Être conseiller funéraire, ce n’est pas juste un titre
Le quotidien dans ce métier, c’est accueillir des familles endeuillées, les accompagner dans l’organisation des obsèques, expliquer des démarches souvent complexes, et surtout, rester solide quand tout vacille autour. Il faut gérer les papiers, les volontés du défunt, les cérémonies, parfois les tensions aussi.
Ce n’est pas un métier triste, c’est un métier profond, ancré dans le réel. Et il faut être prêt à servir les autres dans un moment où ils n’ont plus la force de tout porter seuls. C’est ça, pour moi, le cœur du rôle.
Il faut suivre une formation, c’est la règle
Je ne vais pas vous vendre du rêve : ce n’est pas un métier qu’on apprend “sur le tas”. La formation est obligatoire si vous voulez exercer légalement. C’est la loi. Elle permet d’obtenir un diplôme reconnu : le certificat de qualification professionnelle (CQP) de conseiller funéraire, inscrit au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).
[featured_image size="large" class="custom-class"] Sans ce papier, aucune entreprise de pompes funèbres sérieuse ne vous embauchera. Et c’est tant mieux, parce que ce métier demande de solides bases, autant humaines que juridiques.
Une formation courte, mais intense
La bonne nouvelle, c’est que cette formation ne dure pas des années. Il faut 140 heures minimum, soit environ 4 semaines à temps plein. Ça peut aussi s’étaler sur plusieurs mois si vous êtes en activité ou en reconversion.
Ce que j’ai apprécié, c’est la variété des contenus :
- Le droit funéraire (oui, c’est dense, mais essentiel)
- La psychologie du deuil (j’y ai appris à me taire au bon moment… et à parler quand il le faut)
- La gestion des cérémonies
- L’accueil des familles
- La vente de prestations funéraires (eh oui, c’est aussi une part du métier)
À la fin, il y a une épreuve écrite, souvent accompagnée d’une mise en situation pratique. Rien d’insurmontable si vous suivez la formation sérieusement.
Se former, oui… mais où ?
J’ai eu un peu de mal à trouver une formation fiable. Il y a beaucoup d’écoles, mais toutes ne se valent pas. Je vous conseille de privilégier des centres agréés par l’État ou par la branche professionnelle (la CPFM, par exemple). Voici quelques pistes que j’ai explorées :
- L’AFPA, pour une approche pratique et accessible
- Des organismes privés comme INFF, FUNELIOR Formation, ou EFM
- Le CNFPT si vous êtes dans la fonction publique territoriale
- Certaines formations à distance (à condition d’avoir un stage ou une immersion)
Le tarif tourne souvent autour de 1 500 à 2 500 €, mais vous pouvez mobiliser votre CPF, Pôle emploi, ou passer par un OPCO si vous êtes déjà salarié.
Qui peut suivre cette formation ?
Franchement, il n’y a pas de profil type. Dans ma promo, il y avait :
- Une ancienne hôtesse d’accueil
- Un chauffeur poids lourd en reconversion
- Une auxiliaire de vie
- Et même une étudiante en psycho
Le seul vrai critère, c’est votre envie d’accompagner avec dignité. Aucun diplôme préalable n’est obligatoire, mais il faut savoir écrire correctement, être à l’aise à l’oral, et ne pas avoir peur de la relation humaine.
Et après, on fait quoi ?
Une fois le diplôme en poche, j’ai postulé dans plusieurs agences de pompes funèbres. Ce qui a joué en ma faveur, ce n’était pas juste mon CV, mais aussi ma capacité à rassurer, à garder mon calme, à poser des mots simples.
Le métier offre des débouchés réels :
- Conseiller funéraire en agence
- Maître de cérémonie (souvent après une formation complémentaire)
- Responsable d’agence (avec un peu d’expérience)
- Évolution possible vers d’autres postes du secteur (gestion, prévoyance…)
Il faut aussi savoir que dans certaines régions, le secteur recrute activement, notamment en zone rurale, où les structures sont parfois en manque de personnel formé.
Quelques réponses aux questions que je me posais au départ
Est-ce que c’est trop dur émotionnellement ?
Pas plus qu’un métier dans le social ou le médical. Il faut apprendre à poser des limites, mais c’est faisable.
Est-ce qu’on parle de vente ?
Oui. Le conseiller présente des prestations et propose des produits. Mais on le fait avec délicatesse, sans forcer.
Peut-on travailler à temps partiel ?
Oui, certaines agences le proposent, mais la flexibilité est parfois limitée par les impératifs d’organisation.
Et si je n’ai jamais travaillé avec le public ?
Ça s’apprend. L’écoute, le tact, la posture, ça vient avec la pratique et la formation.
Je ne regrette pas une seconde d’avoir suivi cette voie. C’est un métier discret, mais essentiel. Si vous avez envie d’apporter du réconfort, d’accompagner sans juger, et de donner du sens à votre quotidien, alors foncez. Et si vous avez des doutes, écrivez-moi. Je suis passé par là.