Ce que ça fait vraiment d’être à l’ENSAM
Quand je suis entré aux Arts et Métiers, je croyais savoir à quoi m’attendre. Une école d’ingénieurs parmi tant d’autres, des cours exigeants, des stages techniques. Et puis, au fil des jours, j’ai réalisé que “être à l’ENSAM”, ce n’est pas juste intégrer une formation de plus, c’est entrer dans un monde à part, avec ses codes, ses rituels, ses liens, et parfois aussi ses contradictions.
Si vous vous demandez à quoi ressemble la vie là-bas, je vais vous raconter tout ça — sans enjoliver, mais sans dénigrer non plus.
Le campus, ce microcosme où tout commence
La première chose qui m’a frappé, c’est la vie en campus. Que ce soit à Cluny, Aix, Metz ou ailleurs, chaque centre a sa propre âme, mais tous partagent cette même ambiance : intense, communautaire, presque un peu hors du temps. Vous ne venez pas juste pour assister à des cours, vous habitez l’école, vous vivez avec vos camarades, vous partagez les repas, les révisions, les galères et les fous rires.
Je dois dire que cette immersion totale crée des liens qu’on retrouve rarement ailleurs. Mais attention, ce n’est pas toujours facile à vivre pour tout le monde.
Un emploi du temps chargé, mais pas inhumain
Côté cours, l’emploi du temps est dense, c’est vrai, surtout la première année. On alterne entre théorie, projets, TP en atelier, et parfois des modules plus transversaux (gestion, langue, innovation). Il faut s’adapter, passer d’une scie à ruban à une modélisation 3D en un clin d’œil.
Mais ce que j’ai vraiment apprécié, c’est la cohérence des enseignements. On sent que tout est fait pour vous faire monter en compétences progressivement. Et même si certains profs sont plus inspirants que d’autres, l’approche reste très concrète, très “terrain”.
Les traditions : un sujet sensible, mais fondateur
[featured_image size="large" class="custom-class"] Parlons-en. Les fameuses traditions des Gadzarts. Certains les adorent, d’autres les fuient. Moi, j’ai eu un sentiment mitigé au départ. Le tutoiement systématique, les prénoms codés, les chants d’école… ça peut sembler étrange, voire anachronique. Et pourtant, il y a quelque chose de fascinant à voir une culture aussi vivante, transmise de génération en génération.
Cela dit, tout le monde n’adhère pas de la même manière. Et c’est très bien ainsi. On peut vivre l’ENSAM sans forcément plonger dans chaque rituel. Le respect mutuel reste central, du moins d’après ce que j’ai vécu.
Ce que j’aurais aimé savoir avant d’y entrer
Je pense que beaucoup s’imaginent que l’ENSAM, c’est un gros labo de mécanique. Mais en réalité, c’est bien plus large. On touche à l’énergie, au numérique, à l’industrialisation, à l’entrepreneuriat. Et surtout, on apprend à bosser en équipe, à gérer des projets dans des contextes parfois flous ou complexes.
Ce que je n’avais pas anticipé, c’est la charge émotionnelle : vivre en communauté, enchaîner les deadlines, gérer les attentes… il faut savoir s’écouter, et parfois poser des limites.
Une école qui ouvre vraiment des portes
J’ai vu mes camarades partir dans des grandes boîtes, créer leur startup, bosser à l’étranger, ou bifurquer vers des métiers inattendus. Ce diplôme reste très valorisé dans l’industrie et le réseau des anciens est redoutablement efficace.
Personnellement, c’est un ancien Gadzart qui m’a mis le pied à l’étrier pour mon premier job. Comme quoi, cette fameuse “famille” ENSAM fonctionne bel et bien — à condition d’aller vers les autres.
Des parcours variés, des personnalités multiples
Je vous le dis franchement : il n’y a pas un seul profil type à l’ENSAM. J’y ai croisé des matheux brillants, des bricoleurs-nés, des sportifs de haut niveau, des artistes même. Ce qui compte, ce n’est pas votre CV, c’est votre curiosité, votre capacité à apprendre vite, à vous adapter, et à vous impliquer.
Et peu importe votre parcours d’entrée — prépa, BUT, licence — tout le monde finit par trouver sa place, parfois même là où on ne s’y attendait pas.
Réponses aux questions que je me suis moi-même posées
Faut-il être ultra bon en maths ?
Pas forcément. Il faut être rigoureux, oui, mais l’école forme avant tout des ingénieurs capables d’agir sur le terrain, pas seulement de théoriser.
Peut-on ne pas participer aux traditions sans être mis à l’écart ?
Oui. Le respect est la règle. Ce n’est plus une école “fermée” comme certains clichés le laissent entendre.
Est-ce qu’on peut s’y épanouir sans adorer la mécanique ?
Absolument. Beaucoup de domaines sont couverts : data, environnement, conseil, innovation…
Le rythme est-il soutenable ?
Oui, à condition de bien s’organiser. Le travail en groupe est omniprésent, ce qui allège souvent la charge.
Ce que je retiens de cette aventure
Être à l’ENSAM, ce n’est pas juste étudier l’ingénierie. C’est grandir, dans un environnement dense, stimulant, parfois un peu rugueux, mais profondément humain. C’est apprendre à devenir utile, à prendre sa place, à construire quelque chose de solide.
Et si vous hésitez à franchir le pas, sachez qu’on n’est jamais vraiment prêt. Mais si vous aimez les défis, l’authenticité, et que vous cherchez un cadre pour vous dépasser sans vous perdre, alors oui, ça vaut clairement le détour.